lundi 9 mars 2015

L'espace entre les oiseaux ne saurait disparaître. Sont-ils vraiment ensemble ? Ils baignent dans la lumière d'un soleil pâle. Ils volent sans se regarder, tout entier dans leur vol !

Tu as donné une pierre à celle dont tu ne sais rien. Rien d'autre qu'un sourire bouleversant où apparaissait en une flamme tout le drame du monde. Tu t'es incliné devant cette majesté, comme on s'incline devant des pieds nus qui ont arpenté des chemins de poussière.

Tu as vu ce cri comme la larme qui pointe à peine."Suis-je aimé vraiment ?"

Toute vie est donné. Chacun revêt son costume, répète son rôle. "Suis-je important ?"
Le monde glisse aussi comme les nuages. Tout t'échappe des mains. Tu ne rattraperas rien !

Même l'ami qui t'a sauvé la vie prononce ces mots terribles : "A quoi bon ?"

On dirait du sable emporté par un torrent. La belle au bois dormant ne veut plus se réveiller.
L'ami ne voit plus son rêve. Il a peur d'un éclat.

"A quoi bon ?" Dans les remous du fleuve, des corps se glissent comme dans des draps.

Tu ne veux plus être englouti. Tu crées ton monde. Tu ne t'enrouleras pas dans des bandelettes. Tu ne rejoindras pas la tombe, la place qu'ils t'ont préparé !

Peut-être y-a-t-il quelqu'un à la fenêtre de l'immeuble d'en face qui croise ton regard sans le savoir, qui trace quelques lignes sur le ciel de papier blanc, en même temps que toi, quelqu'un que tu n'as pas besoin de rencontrer puisqu'il est avec toi dans cet espace. Tu n'as pas besoin de lui tenir la main. Vous avez le même cœur qui continue de battre.

"Et j'ai la tête qui tourne 
La beauté m'entoure 
Puis soudain elle m’envahit 
..."




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